L’ENNUI

L’ENNUI
Il existe une bête noire à l’intérieur de notre caverne, parfois nous cohabitons avec elle, mais jamais nous la regardons dans les yeux sous peine d’être plongé dans un abîme infini. C’est l’ennui.
Nous parlons ici de l’ennui profond, l’ennui sincère, pas celui où nous essayons de «tuer» le temps au travers d’une échappatoire suicidaire de l’esprit à coup de scrolle, de Netflix ou de rattrapage de l’amoncellement de choses à faire. Cet ennui profond où nous observons juste cette non-occupation et absence de volonté ou l’ultime pensée qui nous vient est :
« Tient !… Je me fais chier ! »
Accueillir cet instant d’ennui et de vide, c’est comme marcher sur la plage de verre pilé de notre passé dévasté par un ras de marrée de solitude.
Il nous est demandé dans cet instant de ne chercher aucun but, aucune réponse, mais surtout aucune initiative. Soyons juste cet ennui.
Nous pouvons alors vivre ce désœuvrement comme la traversée d’une mer salée de larmes refoulées où nous nous laissons flotter. Les sensations du corps face au néant peuvent alors s’échapper de notre prison intérieure. La bête noire est sortie, notre ombre est accueillie.
Accueillons pleinement sans jugement ni drame ce qui s’exprime (ce qui s’est aussi imprimé autrefois). Il n’y a alors plus de bonnes ou mauvaises sensations juste une vie intérieure qui nous conduit peu à peu vers la sortie, le second rivage où nous attend la présence « JE SUIS ».
Elodie Rivero
Image originale : by Borda
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